NB : Cet article pour apaiser la relation parents/enfants est proposé par Julien du blog inspirations-positives.com. Merci à lui et bonne lecture à vous 🙂
Bonjour à toutes et tous,
Notre capacité à être de bons parents est liée à notre disponibilité émotionnelle, à notre compréhension et notre acceptation de nos enfants tels qu’ils sont. Découvrez dans cet article 5 pistes pour comprendre le fonctionnement cérébral et comportemental de vos enfants et 5 pistes pour trouver des ressources afin de gérer au mieux vos relations avec eux.
Sommaire
5 choses à savoir sur le cerveau des enfants
Nous n’arrivons pas toujours à gérer les réactions vives de nos enfants : égoïstes, désinhibés, et incapables de se calmer, ils sont plus que nous soumis à leurs émotions. Cela est dû à leur cerveau non abouti et en cours de développement. Nous pouvons les aider sur ce chemin.
Les enfants sont hyperémotifs
Les réactions parfois vives et incontrôlables de l’enfant sont dues à l’amygdale, zone du cerveau qui, suite à une émotion soudaine et forte, déclenche une réaction primaire orientée vers l’action (et non la réflexion) et coupe momentanément l’accès aux zones du cortex cérébral (la pensée). Ce réflexe peut s’avérer très pratique en cas de danger mais très embarrassant en public ! Tout son petit être est en colère et rien ne semble pouvoir l’arrêter.
L’ignorance n’est pas la solution. Inutile de moraliser non plus. L’enfant n’est pas prêt à la réflexion et à la prise de conscience dans ces moments. Daniel Siegel, dans son livre Le Cerveau de votre enfant écrit :
« Essayez tout d’abord de calmer l’enfant en le touchant affectueusement et en lui parlant d’une voix douce. »
Il peut être bon aussi de nommer l’émotion qu’il ressent, car cela lui donne un visage dont on peut parler et cela favorise l’accès au “cerveau supérieur” et module l’action de l’amygdale cérébrale. Une fois la crise passée, à ce moment-là, expliquer posément que ce comportement n’est pas acceptable.
La maîtrise de soi arrive pas à pas
En parlant à l’enfant une fois calmé, on favorise l’interaction entre l’amygdale et le cortex préfrontal. L’amygdale se situe dans le cerveau “inférieur”, le cortex dans le cerveau supérieur.
Vous l’avez compris, le cerveau inférieur ou émotionnel est davantage développé à la naissance et continue de se développer fortement pendant les deux premières années.
Ainsi, la maîtrise correcte de nos impulsions arrive à la fin de l’adolescence (au mieux !). Entre temps…
Un premier signe de ce développement arrive quand un enfant énervé arrive à s’exprimer sans lever la voix. Ce progrès arrive entre 2 et 3 ans, s’accélère entre 3 et 4 ans puis ralentit jusqu’à 7 ans pour s’achever au mieux à la fin de l’adolescence…
Pour favoriser cette maîtrise de soi (pas seulement la colère), prenons l’exemple d’un enfant qui a peur de réciter sa poésie devant la classe. Sa nervosité est palpable. A ce moment-là, inutile de le raisonner, de le valoriser ou de le rassurer. Nous l’avons vu, l’amygdale bloque l’accès au raisonnement. Daniel Siegel conseille ceci :
“Faites-lui penser à quelque chose d’amusant. Cela activera les zones du cerveau qui pourront calmer l’amygdale, sans oublier que le fait de penser à quelque chose d’amusant confère un sentiment très agréable. Essayez de lui faire revivre ce bon sentiment et ainsi le détendre.”
La compassion n’est pas innée
Les enfants ne sont pas des anges et leur sens de l’empathie, la capacité à ressentir les émotions des autres, n’est pas automatique. Pour cela l’enfant doit comprendre que les autres ne pensent pas exactement comme lui et cela arrive à partir de 2 ans. En psychologie, ceci s’appelle la “théorie des esprits”.
“Vous développez une théorie sur la façon dont l’esprit de l’autre fonctionne, même si celle-ci diffère de la vôtre”
John Medina dans son livre Comment fonctionne vraiment le cerveau de votre bébé.
En cas de conflit entre enfants, aidez-les à développer leur empathie en reformulant ce qu’ils sont en train de vivre. Nommez leurs émotions. Le fait de prendre en compte l’émotion de tous les enfants concernés durant le conflit peut les aider à se calmer. Ainsi vous reconnectez les cerveaux émotionnel et rationnel de l’enfant qui apprend quelque chose sur ses émotions et celles des autres.
Le jeu est essentiel
Le jeu permet aux jeunes de développer des aptitudes utiles. Selon les neuroscientifiques Sandra Aamodt et Sam Wang, auteurs de l’ouvrage Welcome in your Child’s Brain (Bienvenue dans le cerveau de votre enfant, non traduit en français), le jeu est même essentiel pour que les enfants se préparent à la vraie vie. Ils peuvent apprendre à gérer leur comportement grâce à lui. Faire de la musique, du sport, des jeux de société, des legos, des cabanes, demande à l’enfant de contrôler ses impulsions émotionnelles. Il doit être attentif, attendre son tour, écouter, observer, appliquer une règle ou suivre un plan de construction. Il est important de choisir des jeux qui plaisent à l’enfant afin de favoriser sa motivation volontaire et enthousiaste. Ainsi le plaisir de jouer et la curiosité participent grandement à ses progrès et ses apprentissages. Ces deux aspects stimulent en effet la sécrétion de dopamine dans le cerveau, une hormone qui favorise la transmission des signaux nerveux entre les neurones, ce qui permet d’intégrer et de retenir plus facilement de nouvelles informations.
Le plus gros coule de source !
Pendant que Daniel Siegel pense que les parents ont un rôle à jouer dans l’aide au développement du cerveau de leurs enfants, Aamodt et Sam Wang invitent les parents à se détendre : “ Le cerveau se construit tout seul ”, les bébés et les enfants sont naturellement portés vers ce dont ils ont besoin et curieux de ce qui les intéresse, de manière innée.
Qu’en pensez-vous ?
Je partage de mon côté l’avis de Daniel Siegel même si la marge de progression est peut-être fine…
Sources : Psychologie positive spécial cerveau, pages 60-63
Livres à consulter pour compléter :
Daniel Siegel, Le Cerveau de votre enfant, 2011
John Medina , Comment fonctionne vraiment le cerveau de votre bébé, 2015
Une fois compris et appliqué tout ceci, nous pouvons aussi nous appuyer sur nos forces d’adultes afin d’être le plus lucide et patient possible, et d’aider notre enfant à grandir.
5 moyens de développer les forces parentales
Avant de s’occuper du comportement des enfants il faut s’occuper de leurs sentiments. J’ai lu cette idée ici sur un article de Parentalité Zen.
Il est possible de s’occuper des sentiments des enfants quand on s’occupe nous-mêmes de nos sentiments, quand on est disponible et apaisé·e. Comment être calme et bienveillant·e si c’est le désordre dans notre tête ?
Voyons ensemble cinq pistes positives pour être un sage de l’éducation !
Développer ses forces de caractère
« La joie de la rencontre avec soi a toujours été si spectaculaire. »
Jeanne Siaud-Facchin
La psychologie positive s’appuie principalement sur les forces de caractère des sujets pour les aider à être plus heureux·ses.
Connaissez-vous les vôtres ? Les 5 forces principales que vous pratiquez au quotidien et qui vous font du bien, tout simplement ?
Cette signature de forces est la fondation de votre apaisement, de votre confiance, de votre capacité de gestion de vos émotions.
Je vous invite à revenir sur ce thème à la fin de la lecture de cet article, sur mon e-book « Petit Guide de vos Forces Positives » à télécharger gratuitement sur mon blog (ici) qui vous guidera vers ce magnifique point d’appui pour votre épanouissement.
Vous pourrez également apprendre à connaître les forces de vos enfants grâce à un test en ligne gratuit.
Diminuer le stress en prenant du temps pour soi
Bien que nous soyons stables, ancré·e·s et conscient·e·s de nos forces, nous pouvons vivre des moments compliqués avec nos enfants, et nous sentir débordé·e·s.
Prenons-nous assez de temps pour nous ?
Ne sommes-nous pas trop exigeant·e·s avec nos enfants et avec nous-mêmes ?
Dans les moments de crise, nous devons apprendre à prendre soin de nous.
En amont bien sûr, nous pouvons nous organiser et nous accorder du temps. Oui nous le pouvons ! Il faudra sans doute redéfinir les priorités, les choses essentielles ou indispensables. D’ailleurs, la connaissance de vos forces, et certains exercices proposés dans mon guide vous montreront que nous n’accordons pas toujours le plus de temps à ce qui compte le plus pour nous !
Qu’est-ce qui compte vraiment pour vous ?
Qu’est-ce que vous aimeriez faire mais que vous ne vous autorisez pas à faire ?
Faites-le maintenant. (et revenez lire la suite de cet article :))
“La pleine conscience parentale implique de ne pas laisser ses réactions être guidées par le stress, mais plutôt par la sérénité et un état de prise de conscience. En l’absence de stress, notre cerveau emprunte une autre route…”
Susan Bögels
Faire une pause et se recentrer grâce à la pleine conscience
Vous avez pris du temps pour vous ? C’est très bien. Utilisons maintenant une pratique de pleine conscience, c’est-à-dire d’entrainement à vivre au présent, ici et maintenant (et pas dans ses pensées uniquement).
Si vous aimez marcher, je vous propose d’y aller dès que vous vous sentez débordé·e, oppréssé·e. 10 minutes au cours desquelles vous placerez votre attention sur vos pas, sur la sensation de vos pieds sur le sol, sur vos muscles en action. Si votre esprit part dans des pensées ou des ruminations, ramenez avec douceur votre attention sur votre corps. Puis remontez petit à petit. Ressentez votre bassin, votre dos, votre ventre jusqu’à atteindre votre visage, vos yeux.
Observez maintenant le monde autour de vous.
Posez-vous quelques questions pour prolonger cet exercice de bien-être :
· Quelles sont mes sensations ?
· Dans quelles parties de mon corps suis-je tendu·e ?
· La tristesse, la colère, la peine, la frustration… quelles sont les émotions que je ressens ?
· Acceptez vos émotions. Avec bienveillance et douceur pour vous-même.
C’est humain d’être perturbé·e par des émotions ! Ne les repoussez plus, regardez-les en face. Regardez-les passer. Vous avez des forces. Vous allez trouver des ressources !
Je réalise de mon côté le scanner du corps qui se pratique d’abord couché·e. Si la marche consciente est trop difficile, consultez mon article pour réaliser le scanner du corps (ici) qui va vous aider, en 5 minutes, à vous recentrer sur les sensations de votre corps. Et vous permettre de désamorcer peu à peu les tensions mentales et physiques que vous pouvez ressentir au cours de relations difficiles avec vos enfants.
Vous pouvez bien entendu utiliser ces techniques pour toute autre contrariété !
Accorder plus d’importance à sa respiration
« Quelques minutes de respiration, même au plus fort d’un conflit, c’est incognito pour les autres, c’est une ressource incroyable pour soi. » Jeanne Siaud-Facchin
Il y a en effet un réservoir inépuisable ou presque d’énergie : nos poumons !
Si vous êtes en pleine action ou pleine réaction avec vos enfants et qu’il y a comme une montée de lave…
Isolez-vous, dites à votre enfant que vous reviendrez en parler dans trois minutes et prenez ce temps pour porter attention à votre respiration. Elle vous permet de vous ancrer instantanément à l’instant présent. Et elle vous renseigne aussi rapidement sur l’état de stress et de tension corporels dans lequel vous êtes.
- Ressentez l’air entrer et sortir de vos poumons ;
- La sensation de l’air dans les narines ;
- Les mouvements du ventre et de la cage thoracique.
Quand vos pensées s’éloignent de votre respiration, notez où elles vont, après vous être félicité·e de l’avoir remarqué, car cela signifie que vous êtes à nouveau dans l’instant présent.
Recentrez ensuite votre attention sur votre respiration.
Faites-le le plus souvent possible. Ce va-et-vient de l’attention est normal, et constitue un excellent exercice de concentration, d’apaisement et de maîtrise de soi. Réalisez-le au moins deux minutes. Plus de détails et un exercice plus complet ici : L’espace de respiration.
Observer son enfant avec une grande attention
Imaginons que nous avons établi un certain calme intérieur. Nous allons pouvoir observer le monde différemment et notre enfant en premier lieu !
Observons-le vraiment, sans jugement préalable et libéré·e de toutes émotions qui déformeraient l’image que l’on peut avoir de lui. Vraiment signifie avec attention.
Parvenez-vous à vous rendre compte qu’il évolue, qu’il grandit, qu’il réussit à faire de plus en plus de choses, jour après jour ? Votre apaisement personnel va vous permettre de le regarder d’un œil neuf. Et vous allez réaliser combien sa vie est magique et incroyable.
Petites consignes :
· Prenez un instant où votre enfant est occupé et ne vous remarque pas ;
· Imaginez que vous venez de la planète Mars et que vous débarquez sur Terre ;
· Utilisez tous vos sens, y compris le sixième sens martien ;
· Qu’est-ce qui vous interpelle ?
· Observez-vous de nouvelles choses que vous n’aviez jamais vues ?
· Quelles nouvelles émotions ressentez-vous ?
A retenir :
Les difficultés relationnelles avec les enfants sont liées à leur développement cérébral en cours de construction. Nous pouvons les aider dans une certaine mesure à les développer en leur apportant douceur, patience et communication bienveillante. Nous le réalisons d’autant plus facilement que nous sommes apaisés·e·s, grâce notamment au temps que l’on s’accorde pour se recentrer, pour respirer et pour être conscient·e·s, empli·e·s de forces.
Merci de votre attention mais surtout bravo : vous lisez des blogs pour vous améliorer jour après jour. Vous avez les forces de caractère qu’il faut pour trouver VOS solutions, VOS améliorations. La gestion de la relation parentale est liée à notre apaisement personnel en premier lieu, et ceci est valable également dans tout type de relations.
N’hésitez pas à me questionner davantage sur des notions de développement personnel au service de nos relations et donc de notre accomplissement. Retrouvez-moi aussi sur Instagram.
Crédits photos John-Mark Smith – Robert Collins – vivek Kumar »/