Les caprices et les colères : si vous avez des enfants, ça vous est forcément déjà arrivé de faire face à l’un ou l’autre. Comment réagir dans ces cas là ? Il y a encore quelques jours, c’était les vacances scolaires et on passait du bon temps en famille avec ma femme et Clarence. On a passé une super journée à Port Aventura après une semaine de camping au soleil. Et pour un rien, Clarence s’est mis à bouder parce qu’on lui a dit de faire attention aux voitures alors qu’il courrait tout joyeux… et là le réflexe, c’est de se dire “Mais pourquoi? On a passé de tellement bons moments !”. Dans ces cas-là, je suis bien heureux de m’être initié à la bienveillance. Dans cet article, on verra comment gérer les caprices et les colères. Je vous raconterai aussi comment la situation s’est résolue
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J’ai lu pour vous : “Et si on arrêtait de crier sur nos enfants?”
La gestion des émotions fortes de nos enfants
Ne pas confondre les caprices et les colères
Avant tout, comment faire la différence entre les caprices et les colères ? Le caprice est en fait surtout une sorte de manipulation “En faisant ceci, j’obtiendrai cela”.
Exemple : Un enfant qui boude “pour de faux” pour avoir une glace.
Sachez qu’avant 4 ou 5 ans, cela ne devrait pas arriver. Le cerveau à cet âge n’est pas encore capable de telles manipulations.
À l’inverse, une colère est une émotion forte qui survient sur le moment. C’est la réaction à un évènement précis (intérieur ou extérieur).
Exemple : Un enfant de 2 ou 3 ans qui souhaite un jouet qui lui plaît mais qu’il ne peut pas avoir. Il peut se mettre à faire une colère pour exprimer sa frustration. S’il avait fait un caprice, il aurait essayé de trouver un moyen d’inciter un de ses parent à lui acheter.
Comme le dit si bien Isabelle Filliozat dans son livre sur les émotions, une émotion a toujours sa raison d’être :
- Une émotion désagréable indique qu’un besoin est insatisfait.
- Une émotion agréable prouve au contraire que les besoins sont remplis !
Comment on fait alors pour gérer les caprices et les colères ?
Prévenir, plutôt que guérir
Pour ne pas avoir à gérer les caprices et les colères, le meilleur est de faire en sorte qu’elles n’arrivent pas. Plus facile à dire qu’à faire… Mais voici quelques pistes :
- Notez à quels moments se font les crises :
Est-ce toujours avant d’aller se coucher (peut-être a-t-il peur?). Ou bien est-ce toujours avant les repas (c’est la faim qui parle?) ou le bain? Si les crises ou colères se font toujours aux mêmes moments, vous allez pouvoir mieux comprendre les besoins de votre enfant et les anticiper. - Ses besoins fondamentaux sont-ils satisfaits ?
On avait vu dans d’anciens articles que les besoins fondamentaux de nos enfants sont souvent la source de mal-être qui peuvent s’exprimer de plein de façons, dont des crises. Si votre enfant a soif, faim ou sommeil, il sera beaucoup plus susceptible. Il est important de faire en sorte qu’il se sente en sécurité également. Donnez-lui à manger, à boire, montrer lui de l’amour (en passant du temps avec lui par exemple, en jouant ou en lisant des histoires ensemble). - Supprimez la source des crises quand c’est possible :
Si votre enfant fait sans cesse des crises ou caprices pour avoir des bonbons avant de manger, essayer de les ranger hors de sa vue. S’il ne voit pas les bonbons, il pensera beaucoup moins à en demander. - Mettez en place des rituels :
Une routine permet de rassurer votre enfant. Faites des routines simples qu’ils pourront assimiler facilement.
Exemple : avant d’aller dormir pipi –> les dents –> une histoire. - Évitez si possible les lieux de tentations (et donc de crises) :
Le cerveau d’un enfant a beaucoup plus de mal à résister à la tentation. Il gère également beaucoup moins bien la frustration.
Exemple : n’emmenez pas vos enfants au supermarché si possible, il y a beaucoup trop de choses qui donnent envie, et de l’autre côté, vous savez qu’ils ne pourront pas tout avoir. - Donnez des règles simples et claires AVANT les situations à problèmes :
Mieux vaut prévenir que guérir. Vous aidez votre enfant à se préparer en faisant cela. Par exemple, si vous aller au parc : “Tout à l’heure, au parc, on ne pourra pas faire de tour de manège, mais tu peux utiliser les toboggans et le ballon”. Surtout, soyez cohérent et ne changez pas de règles à chaque fois. - Quand il sera plus grand, vous pouvez même l’aider à préparer les situations de crises.
Exemple : à la rentrée “Je sais que c’est difficile de quitter les vacances, mais on peut penser ensemble aux bons côtés… qu’est-ce qui te plairait en revenant à l’école?” Le but est de les faire réfléchir sur les situations à venir. En les aidant à trouver des outils, on les aide à grandir !
Comprendre les émotions intenses de l’enfant
Les caprices et les colères sont très fortement liées aux émotions de l’enfant. Une émotion est simplement une réaction physiologique de
l’organisme. C’est tout à fait naturel et chaque émotion a son propre rôle. Les émotions nous permettent de “survivre” :
- La peur : nous permet de gérer les dangers.
- La colère : nous permet de nous protéger et de protéger notre territoire. Elle permet de restaurer la justice et de nous soigner quand on a été blessé intérieurement.
- La honte : nous permet de rester conforme à un groupe auquel on appartient, de respecter ses valeurs et de ne pas blesser les autres.
- La tristesse : nous permet d’accepter une perte.
- La joie : nous indique ce qui est bon pour nous et le chemin de vie à prendre.
- L’amour : nous rapproche les uns des autres.
Les émotions sont universelles. On partage tous les mêmes émotions dans une même situation donnée.
Les sentiments, par contre, dépendent de chacun et sont fonction de notre propre vécu. Un sentiment c’est le résultat d’un travail mental. Nos réactions émotionnelles (et de celles de nos enfants) ne sont
pas toujours des émotions, mais bien des sentiments qui en découlent et qui dépendent de l’histoire de chacun.
Exemple : un enfant qui pleure parce que son plat est trop chaud, puis trop froid, puis avec trop de légumes, … n’est pas un enfant triste. C’est une réaction émotionnelle qui cache sans doute autre chose. Peut-être a-t-il des problèmes avec ses amis ou à l’école.
Il faut parfois creuser un peu plus loin que ce que l’on voit. La raison des sentiments et réactions émotionnelles est souvent cachée. En tant que parent on ne comprend pas toujours tout du premier coup et on a tendance à mettre ça dans la case « les caprices et les colères ». Soyez à l’écoute de vos enfants, et soyez indulgent car parfois même eux ne savent pas d’où vient leur humeur.
Ce qu’il faut retenir
Pour résumé, comment gérer les caprices et les colères? Avant tout, un caprice est une manipulation. L’enfant fait “exprès” pour obtenir ce qu’il souhaite. Cela arrive à partir de 4-5 ans. Au contraire, une colère est une réaction à un événement précis.
La meilleure solution est encore de prévenir les situations de crises : en supprimant les tentations, en identifiant les raisons des crises, en créant des rituels, etc.
Et enfin, essayez de comprendre au mieux les émotions de vos enfants. Chaque émotion a sa raison d’être, en observant son enfant, on comprend mieux comment il fonctionne et on classe moins rapidement la crise dans la case “caprice”.
Concernant Clarence, le voir bouder d’un coup après une si belle journée, je trouvais ça dommage. Mais je me suis dit qu’il devait y avoir une raison derrière tout ça. En fait il a mal pris le fait de se sentir couper dans son trop plein d’excitation. Mélangez ça avec la fin des vacances qui arrivent et on se retrouve avec une crise. Du coup, on a juste gardé notre calme, on lui a dit qu’on comprenait sa déception et qu’il avait le droit d’être fâché. Par contre, on a expliqué que nous on continuerait de profiter des vacances et qu’il était libre de se joindre à nous. La situation s’est débloquée d’elle-même… pfiou, quel soulagement
J’espère que cet article sur les caprices et les colères vous aidera à y voir plus clair quand votre enfant sera en crise. Est-ce que ce partage d’expérience vous a plu ?
Pour aller plus loin
Pour bien communiquer dans ces situations de conflits, je recommande l’excellent livre de Faber & Mazlish dont j’ai fait le résumé ici. Et bien sûr vous pouvez découvrir le libre d’Isabelle Filliozat sur les émotions.
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Et si vous souhaitez en savoir plus sur la parentalité positive, il y a plusieurs résumés de livre ici. Si vous n’avez pas le temps de lire, c’est l’idéal 😉