Note : Cet article est une chronique invitée écrite par Maggy du blog Inspiration-Ecole. Elle y partage ses conseils pour le développement personnel des enfants.
Lorsque des mots, des idées, des sentiments quittent notre bouche et pénètrent les oreilles et les yeux de notre enfant, nous communiquons avec lui. La communication, ce n’est pas seulement ce que nous disons, mais aussi comment nous le disons. C’est un élément clé dans le développement sain d’un enfant.
La communication, c’est plus que des mots. Nous communiquons avec des regards – des sourires, des grimaces ; avec des gestes – des étreintes, des tapes ; et même avec des silences – chaleureux ou glaciaux.
En général, les adultes savent bien communiquer avec leurs enfants quand il s’agit de leur donner des instructions ou leur expliquer les principaux dangers. En revanche, la communication devient plus difficile lorsque les sentiments de l’enfant ou ceux des parents entrent en ligne de compte.
Nous allons voir comment commencer à parler et à écouter avec sensibilité. Nous allons découvrir des moyens pour canaliser des mots et des sentiments qui seront certes entendus, mais sans être blessants.
Une bonne communication est importante pour maintenant et pour plus tard. Elle aide les enfants à développer la confiance en soi ainsi que de solides relations avec autrui. Elle rend la vie plus agréable pour eux et avec eux. Elle les aide à devenir des adultes qui ont des sentiments positifs à propos d’eux-mêmes, sentiments qu’ils pourront partager.
Une bonne communication mène à des relations chaleureuses, de la coopération et des sentiments de valeur. A contrario, une communication pauvre conduit à des relations frustrantes, des conflits et des sentiments de dévalorisation totale de soi (nullité). Apprendre à être un bon communicant est un bon investissement.
Les lignes qui suivent proposent de bonnes façons de parler avec les enfants. Expérimentez-les avec les enfants de votre entourage et créez vos propres astuces.
Sommaire
1. Soyez dans l’acceptation
Quand les enfants savent que vous les acceptez tels qu’ils sont, ils peuvent grandir, changer et avoir des sentiments positifs à leur propre égard. Ils sont alors d’autant plus enclins à bien s’entendre avec les autres.
Le fait d’accepter les enfants tels qu’ils sont facilite la communication. Les enfants qui se sentent acceptés partagent davantage aussi bien leurs sentiments que leurs problèmes. Vous – parent, ami, enseignant… – vous sentez alors moins démunis.
Adultes et enfants seront gagnants.
Lorsque l’adulte… | L’enfant ressent… |
menace | « Je suis nul. » |
ordonne | « Je suis mauvais » |
fait la morale | « Tu ne m’aimes pas » |
sermonne | « Je n’arrive à rien de bon » |
Exemple :
Mélissa dit : « Maman, j’ai peur de dormir toute seule »
Laquelle de ces réponses reflète l’acceptation ?
A. « Tu devrais avoir honte ! Tu te comportes comme un gros bébé ! Tu sais bien qu’il n’y a pas de raison d’avoir peur ! »
B. « Je sais que tu as peur. Je vais laisser la lumière allumée et la porte ouverte. »
C’est bien la réponse B qui reflète l’acceptation.
Souvenez-vous
Nous pouvons accepter un enfant tel qu’il est sans nécessairement approuver son comportement. Par exemple, nous pouvons très bien aimer et accepter Sandra, mais ne pas accepter son comportement quand elle pince le bébé ou tire la queue du chat.
2. Utiliser des « facilitateurs »
Les « facilitateurs » sont des invitations à en dire plus, à partager des idées, des sentiments. Ils indiquent à l’enfant qu’on l’écoute vraiment et qu’on s’ intéresse à lui. Les « facilitateurs » indiquent aussi à l’enfant que ses idées ont de l’importance et que sa parole est acceptée et respectée.
Exemples de facilitateurs :
Je vois…
Oh ! …
Mmmm…
Qu’en est-il de… ?
Vraiment ? …
Dis m’en plus…
Répète. Je veux être sûr(e) de t’avoir bien compris(e)…
Non, tu plaisantes !…
C’est intéressant…
3. Écoutez attentivement
Prêtez attention à ce que disent les enfants. Parfois, il est possible d’interrompre ce que l’on est en train de faire pour écouter ou écouter tout en faisant une tâche telle que plier du linge. En général, les jeunes enfants n’ont besoin que de 30 secondes pour partager leurs pensées, leurs découvertes et leur enthousiasme. Si vous êtes vraiment très occupé(e), dîtes à l’enfant « En ce moment, je suis occupé(e), mais on pourra en parler plus tard .» Ne faites pas semblant d’écouter si vous n’écoutez pas. Et si vous remettez la discussion à plus tard, tenez parole.
4. Utilisez des phrases avec « TU » pour traduire les idées et les sentiments des enfants
Les messages avec TU décrivent les sentiments des enfants et les encouragent à exprimer leurs problèmes.
Exemples :
Tu es triste parce que ton chien est mort.
Tu es fâché(e) parce que tu n’as pas gagné la partie.
Tu es en colère car Marie ne t’a pas laissé(e) jouer avec son nouveau jouet.
Quand les enfants sont autorisés à exprimer librement leurs sentiments négatifs, ceux-ci semblent disparaître comme par magie. D’autre part, dissimuler des sentiments négatifs peut être auto-destructeur. Ces sentiments persistent et peuvent provoquer des maux de tête, des ulcères, de la haine de soi et de la violence.
5. Utilisez des phrases affirmatives
Essayez de dire aux enfants ce qu’ils peuvent faire plutôt que ce qu’ils ne peuvent pas faire. Utiliser la forme affirmative plutôt que la forme négative peut paraître difficile au début, mais la qualité de relation qui en résultera en vaut largement la chandelle.
Exemples :
Forme affirmative | Forme négative |
Tiens ton manteau de façon à ce qu’il ne traîne pas par terre. | Ne fais pas traîner ton manteau par terre. |
Prends le chaton délicatement. | Ne serre pas le chaton. |
Ferme la porte doucement, s’il te plait. | Ne claque pas la porte. |
Colorie sur cette feuille. | Ne dessine pas sur la table. |
Souvenez-vous
Pour parler avec des enfants, utilisez les mêmes règles que vous utiliseriez pour parler avec les personnes les plus importantes de votre vie.
6. Parlez AVEC et non pas À vos enfants
Lorsqu’on parle avec quelqu’un, la conversation est bilatérale.
Lorsqu’on parle à quelqu’un, la conversation est unilatérale.
C’est pareil avec les enfants !
« Mets ton imperméable », « Tu vas renverser cela », et « Il faut qu’on te coupe les cheveux » sont des exemples où l’on parle à. Les adultes qui parlent AUX enfants ont tendance à se justifier en disant que les enfants ne peuvent pas converser au même niveau qu’un adulte, mais là n’est pas la question.
Personne – y compris les jeunes enfants – n’aime qu’on lui parle de cette façon. Essayez de parler AVEC les enfants et observez les résultats.
Parler AVEC les enfants et écouter ce qu’ils ont à dire sont de précieuses habitudes à prendre tôt. Elles portent leurs fruits quand les enfants en question deviennent adolescents.
7. Utilisez des phrases avec « JE » pour parler de vos pensées et de vos sentiments
Les phrases avec JE sont des déclarations de faits concernant la personne qui parle. Ces phrases indiquent aux enfants comment leur comportement peuvent vous affecter (le locuteur). Puisque les enfants, souvent, ne savent pas comment leur comportement peut affecter les autres, les phrases en « JE » sont de bien meilleurs outils d’apprentissage que les phrases en « TU » quand les enfants se comportent mal.
Phrases avec « JE » | Phases avec « TU » |
J’ai besoin d’aide pour ramasser maintenant. | Tu as mis un sacré désordre. |
Je n’ai pas envie de lire d’histoire quand je suis fatigué(e). | Tu es une peste. |
Je suis forcément fâché(e) quand je vois de la boue sur le sol. | Tu devrais avoir honte. |
Je n’arrive pas à t’entendre avec tous ces cris. | Tu pourrais te taire. |
Je ne comprends pas. | Tu es bête. |
Les phrases avec JE donnent aux enfants la responsabilité de changer leur propre comportement. Par exemple, si l’adulte dit « Je vois de la saleté sur ton visage », alors l’enfant a la responsabilité de faire quelque chose à propos de cette saleté.
N’utilisez pas des phrases avec JE pour exprimer votre colère aux jeunes enfants. Entendre la colère d’un adulte engendre un sentiment d’inquiétude et d’insécurité chez l’enfant.
Au lieu d’exprimer de la colère, essayez d’utiliser des phrases avec JE pour exprimer l’émotion que vous ressentez juste avant la colère. Par exemple, si votre petite Kate renverse son verre de lait pendant un dîner avec des invités, vous serez probablement gênée avant de ressentir de la colère.. Dites « Je suis vraiment embarrassé(e) » au lieu «Je suis furieux(se) contre toi ».
8. Assurez-vous d’avoir une audience
Assurez-vous d’avoir une audience avant de commencer à parler. Puisque les enfants – ainsi que de nombreux adultes – ne peuvent se concentrer que sur une seule chose à la fois, appelez l’enfant par son nom, puis attendez que ses yeux soient rivés sur vous avant de commencer à parler. Cette méthode vous fait économiser du temps, de la frustration et des répétitions, et ce pour tout le monde.
Exemples :
« Lili. » (Attendez qu’elle arrête de jouer dans le sable et qu’elle vous regarde.) « Il te reste encore 10 minutes avant de rentrer.)
« Lilian. » (Attendez qu’il arrête de lancer le ballon et qu’il vous regarde.) « On dîne dans 15 minutes. »
9. Faites des requêtes simples
Les jeunes enfants font de leur mieux lorsqu’ils n’ont qu’une seule demande à traiter à la fois. Ils ont beaucoup de mal à retenir plusieurs demandes simultanées. Par conséquent, les adultes qui communiquent le mieux avec eux sont ceux qui font des demandes simples.
Sarah, 3 ans, sera désorientée si vous lui dites : « Va dans ta chambre et accroche tes vêtements, mais avant ramasse tes jouets et fais sortir le chien. » Autant le chien que Sarah risquent de disparaître parce que « Fais sortir le chien » sera tout ce que Sarah aura retenu !
Séparez plutôt les demandes. Demandez à Sarah de ramasser ses jouets. Une fois cette tâche terminée, demandez-lui de faire sortir le chien. Une fois le chien dehors et Sarah revenue, dîtes-lui d’accrocher ses vêtements dans sa chambre.
10. Formulez vos demandes importantes de façon ferme
Assurez-vous que le ton de votre voix est en adéquation avec votre message, particulièrement lorsque vous demander quelque chose d’important à l’enfant. Parlez fermement et donner à l’enfant la raison de votre requête.
Rappelez-vous que les enfants ne peuvent penser qu’à une seule chose à la fois. Lorsqu’ils sont en train de jouer, il leur est difficile de déplacer leur attention vers vous. Ils n’aiment pas être interrompus, pas plus que vous, lorsque vous lisez votre journal.
Les requêtes faites de manière molle laissent les enfants à penser que vous n’accordez pas tant d’importance que cela à ce qu’ils fassent ce que vous leur avez demandé.
Exemples :
« Enfilez vos manteaux, ainsi nous serons prêts pour aller prendre le bus » indique aux enfants ce que vous attendez d’eux et pourquoi.
« Vous voulez bien enfilez vos manteaux maintenant ? » laissent les enfants à penser qu’ils ont le choix alors que ce n’est pas le cas ; de plus, cela ne leur donne pas la raison de l’action à effectuer.
11. Parlez au niveau des yeux
Le contact par les yeux améliore la communication. Baissez-vous ou asseyez-vous de façon à ce que vos regards soient au même niveau : vos efforts seront récompensés.
Les adultes n’ont pas toujours conscience de l’image que les jeunes enfants ont d’eux. travers les yeux d’un enfant, vous êtes un géant.Tout ce que vous pouvez faire pour minimiser la distance et la différence de taille aidera à une meilleure communication. Après tout, comment réagiriez-vous face à un géant de 3 mètres qui vous regarderait de haut en agitant le doigt ?
12. Soyez polis
Les enfants polis ont des modèles polis. La première étape dans l’éducation à la politesse est d’être soi-même poli.
Les enfants apprennent en imitant le discours et le comportement des personnes qui les entourent. Reprendre constamment un enfant pour qu’il dise « S’il te plait » n’est pas poli. Dire « S’il te plait », « Merci », « De rien » aux enfants – exactement comme vous le feriez pour des adultes – au cours d’une conversation basique, instaure le bon exemple.
13. Laissez les enfants raconter leurs histoires
Laissez les enfants vous raconter leurs aventures sans les interrompre – du début à la fin – aussi souvent que possible. Ils ont besoin de s’entraîner à parler d’eux-mêmes, et ils ont besoin de vos éloges à la fin de leurs récits.
L’entraînement et les éloges construisent l’estime de soi. Les interruptions incessantes et la critique ferment la porte à la communication.
Par exemple, Margot rentre à la maison relativement agitée. Elle veut tout raconter à sa mère du moment qu’elle vient de passer à jouer chez Chloé.
Sa mère l’interrompt et la gronde pour être partie chez Chloé sans permission.
Margot perd alors toute envie de partager ses sentiments avec sa mère. Résultat : la communication est perdue.
L’important pour la maman de Margot était de lui rappeler la règle consistant à demander la permission, alors qu’elle aurait dû écouter d’abord et rappeler les règles ensuite.
14. Parlez gentiment
Les mots gentils mènent à des résultats heureux. Les mots méchants mènent à des résultats malheureux.
Essayez d’éviter les mots méchants qui ridiculisent, font honte ou collent une étiquette. Lorsqu’on utilise les expressions « gros bébé » ou « méchant » pour les désigner, les enfants ne se sentent pas aimés. Pire, ils peuvent cesser de s’aimer eux-mêmes et finir par endosser le rôle des étiquettes qu’on leur donne (« menteur », « voleur », etc).
Les mots méchants n’aident en rien. Ils ne font qu’empirer les choses.
A l’inverse, les mots gentils aident les enfants à bien se comporter, à essayer davantage, et à en accomplir plus. Ces mots communiquent l’amour et le respect. Ils aident à créer une atmosphère où l’on peut discuter ouvertement des problèmes et se comprendre.
Supposez, par exemple, qu’un enfant ait renversé son lait. Vous pouvez dire : « Ne sois pas si maladroit ! Regarde la pagaille que tu mets ! » – des mots méchants qui mènent à des résultats malheureux. Ou alors, vous pouvez prendre une profonde inspiration et dire : « Voici une éponge. Aide-moi à essuyer le lait, s’il te plait. » – des mots gentils qui mènent à des résultats heureux.
Auto-évaluation
À ce stade, vous voudrez probablement faire le point sur ce que vous avez appris sur la communication avec les jeunes enfants. Le test qui suit servira à vous évaluer personnellement mais il mettra également en relief vos progrès en la matière. Progrès que vous voudrez peut-être partager avec d’autres personnes.
1. Traduisez ces « Ne fais pas … » en « Fais … ». (Dites aux enfants ce qu’ils peuvent faire.)
« Ne fais pas … » | « Fais … » |
Ne cours pas dans le magasin. | … |
Ne crie pas après moi. | … |
Ne parle pas la bouche pleine | … |
Ne joue pas au ballon dans la maison. | … |
Ne touche pas à cela. | … |
2. Transformez ces affirmations de parents en phrases avec TU
L’enfant | Le parent | Phrases en TU |
« Tu es méchant(e). Tu permets à Clément de se coucher plus tard que moi. » | « Je suis fatigué(e) de t’entendre te disputer avec moi. » | … |
« Je déteste Paul. » | « Non, tu ne le déteste pas. C’est mal de détester quelqu’un. » | … |
3. Réagissez aux situations suivantes par des phrases avec JE
Annie a traversé la rue pour aller jouer sans demander la permission.
Billy a laissé tomber sa tartine à la confiture sur le tout nouveau tapis de salon.
L’enseignant de Janie nous a signalé qu’elle s’est bagarré à la récréation.
Rachel et Johnny sautillent et se chamaillent sur le siège arrière de la voiture alors que leur mère les conduit chez leur grand-mère.
4. Pendant toute une journée, tenez un registre en prenant des notes sur la façon dont vous répondez aux enfants lorsque :
Il est l’heure qu’ils rangent leurs jouets.
Vous estimez qu’ils ont suffisamment regardé la télé.
Vous les emmenez avec vous au supermarché.
Ils essaient de vous interrompre alors que vous êtes très occupé(e).
5. Estimez le nombre de fois où, dans la journée, vous dites :
Oui. / Non.
Fais. / Ne fais pas.
Continue. / Arrête.
Vas-y. / Cesse.
Essaie une autre activité. / Ça suffit.
Qu’est-ce que tu sais à propos de … ? / A présent, tu sais mieux… Tu en sais plus sur…
6. Demandez à quelqu’un de vous enregistrer pendant 10 minutes pendant une conversation avec un enfant, sans que vous ne vous en aperceviez. Plus tard, écouter l’enregistrement et évaluez le ton de votre voix.
Score
Attribuez-vous une note. Soyez bienveillant envers vous-mêmes… attribuez-vous le mérite d’avoir fait des efforts dans la bonne direction.
Sur la base de vos réponses, dans quelle catégorie vous situez-vous en matière de communication avec les jeunes enfants ?
□ Vous êtes au top.
□ Vous êtes bon.
□ Vous êtes moyen, à mi-parcours.
□ Encore un effort, vous êtes sur la bonne voie.
Cet article est tiré de « Winning Ways To Talk with Young Children » publié par les services à l’enfance de l’état de Washington. La traduction est proposé par Maggy du blog Inspiration-Ecole.
Super article, merci ! Se dire aussi qu’il n’y a pas un dominant et un dominé (le dominant étant le parent dans une éducation autoritariste et l’enfant dans une éducation laxiste). J’aime beaucoup lorsque tu dis qu’il faut parler avec et non à nos enfants. Bonne rentrée !
Merci pour ton commentaire Emma. Tu as bien raison, sortir d’un rapport de force est aussi une bonne solution 🙂
Superbe document, très instructif. Je vous remercie de me l’avoir fait parve-
nir.
PS : J’ai un petit problème, cela fait 2 ou 3 fois que m’inscris pour recevoir » Le
guide du parent zen, mais sans succès. Rien dans ma boite mail, rien dans les Spams.
Cordialement
Bonjour Marie-Josée,
Merci pour ce commentaire. Concernant le guide, pouvez-vous réessayer avec une autre adresse mail ?
Je n’ai pas vu passer votre nom dans la liste des inscrits. Si le problème persiste, envoyez moi directement un mail à l’adresse : chang@parentalitezen.com
J’enverrai le guide en direct 🙂