Vous souhaitez plus de coopération de la part de vos enfants. Ça parait naturel. Pourquoi devrait-il y avoir autant de conflits et de rapports de force au quotidien ? C’est usant. On a envie de profiter des bons moments, d’avoir un enfant qui nous aide, avec qui on s’entend. Oui mais voilà, vous souhaitez plus de coopération mais sans crier sur lui, sans chantage ni violence. Il est possible de rester bienveillant et d’avoir un enfant qui coopère plus, avec plaisir même. Faber et Mazlish nous donnent quelques pistes.
Avant je ne savais pas du tout comment m’y prendre autrement que de manière autoritaire. C’est l’éducation que j’avais reçu et qui avait “fonctionné”. Oui l’autorité ça fonctionne, mais seulement à court terme. Un enfant qui fait sous la contrainte n’est pas épanoui, et n’aura pas forcément envie de continuer à coopérer. Au contraire, il cherchera à contourner les punitions par exemple, en cachant ses bêtises… La parentalité positive et bienveillante c’est la fermeté ET la bienveillance à la fois.
La frustration des parents qui veulent donc plus de coopération
En fait, il faut savoir que c’est normal de souhaiter plus de coopération. Le quotidien est frustrant si vous passez votre temps à lutter avec vos enfants. Si vous êtes sans arrêt dans un rapport de force pour savoir s’il va se brosser les dents, manger ses légumes, ranger ses jouets, etc… En tant que parents, on souhaite simplement qu’ils se comportent de manière convenable (selon nous et aux yeux de la société).
Dans le livre “Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent”, il y a un exercice que j’aime bien, c’est celui de faire 2 petits listes :
- Une liste de choses qu’on aimerait que nos enfants fassent naturellement (se brosser les dents, aller au lit assez tôt, se laver les mains, s’habiller, …)
- Une liste de choses qu’on souhaite qu’ils évitent (manger avec les doigts, se traîner par terre, se mettre les doigts dans le nez, jeter ses jouets partout, etc.)
Avec cette liste, vous aurez une idée plus claire de vos attentes. Vous comprendrez mieux votre frustration. Ce sera le point de départ pour trouver des solutions.
Se mettre dans la peau des enfants
On vient de prendre en compte les envies de parents. Avant de chercher des solutions pour obtenir plus de coopération, mettez-nous 2 secondes à la place de nos enfants. Ils ne cherchent pas à nous nuire, ils veulent souvent simplement jouer. La communication passe aussi par l’empathie. Voyons ce qu’ils vivent parfois.
Imaginez que vous soyez face à une des 10 situations suivantes. Comment vous sentiriez vous ? Ce sont des réactions communes de parents :
- Blâmer et accuser : « Tu as encore laissé des traces sur la porte ! Pourquoi tu fais ça? Qu’est-ce-qu’il te prend? »
- Lancer des injures : « Il fait super froid et tu portes un simple t-shirt, t’es idiot ou quoi?! »
- Menacer : « Si tu n’es pas habillé dans 10 secondes, je pars sans toi », « Ne touche pas à la lampe sinon tu recevras une claque! »
- Donner des ordres : « Nettoie ta chambre tout de suite »
- Faire la morale : « Tu penses que c’est gentil de lui arracher le livre des mains? Tu aimerais que je fasse la même chose? »
- Donner des avertissements : « Attention, tu vas te brûler », « Ne monte pas, tu veux tomber? »
- Jouer les martyrs : « Vous allez arrêter de crier? Vous voulez me rendre fou? » « C’est à cause de vous que j’ai les cheveux gris, tu vas me tuer »
- Faire des comparaisons : « Pourquoi tu ne fais pas comme ton frère? Il fait ses devoirs en avance lui », « Pourquoi tu n’es pas comme Gabriel? Il est sage lui ».
- Faire des remarques sarcastiques : « Tu as oublié ton livre à l’école? Bravo c’est intelligent ça! »
- Faire des prédictions : « Continue à être égoïste, tu verras que plus personne ne voudra être ami avec toi! »
Qu’auriez-vous ressenti à la place de votre enfant dans ces situations ? En lisant ces simples mots, on peut se sentir mal. Est-ce que vous imaginez comment peut se sentir un enfant qui subit cela quotidiennement ? Heureusement il y a d’autres manières de faire.
Comment obtenir plus de coopération tout en restant bienveillant ?
Si vous souhaitez plus de coopération, vous pouvez suivre ces 5 pistes données par Faber et Mazlish :
- Décrivez le problème ou ce que vous voyez :
C’est plus difficile de se concentrer quand on nous décrit nos fautes plutôt que la situation. Se focaliser sur la situation permet aux enfants de réfléchir eux-mêmes à une solution.
Exemple : au lieu de dire « Tu as laissé déborder la baignoire, tu oublies toujours de fermer le robinet! », essayez « Clarence, la baignoire est presque pleine ». - Donnez des renseignements :
Il est plus facile de recevoir des renseignements plutôt que des accusations.
Exemple : au lieu de « Qui a bu du lait et laisser la bouteille sur la table? », essayez « Les enfants, le lait tourne si on ne le remet pas au frigo. » - Dites-le en un mot :
Parfois, moins signifie plus. Les enfants n’aiment pas les longs discours, les sermons et les longues explications
Exemple : au lieu de dire « Regarde-toi, tu passes la porte sans prendre ton goûter ! Un jour tu vas oublier ta tête ! », essayez « Clarence : ton goûter ». - Parlez de vos sentiments :
En décrivant nos réactions, nous pouvons être sincères sans être blessants. Ne faites pas de commentaire sur l’enfant ou son caractère. Il est plus facile de coopérer avec quelqu’un qui parle de son irritation ou de sa colère, du moment qu’on ne se sent pas attaqué.
Exemple : au lieu de dire « Tu es impoli, tu m’interromps tout le temps », essayez « Je suis frustré, quand je commence une phrase, je ne peux même pas la finir. » - Écrivez une note :
Parfois il est plus efficace de laisser message écrit.
Exemple : mettre sur la télévision un message « Avant de m’allumer, demande-toi: as-tu fait tes devoirs et tes exercices ? »
Voilà donc 5 méthodes efficaces contre les situations qui nous irritent.
Est-ce qu’une méthode vous parait plus adaptée à votre situation qu’une autre ? Prenez le temps de penser à une situation qui vous a énervé ou frustré. Comment est-ce que vous auriez pu réagir autrement grâce à ces 5 méthodes ?
Il existe beaucoup d’autres techniques qui peuvent améliorer votre quotidien. Pour aller plus loin, j’ai ouvert une formation pour vous aider à retrouver une harmonie chez vous, arrêtez les conflits et être plus serein. Le but est de vous aider à profiter des bons moments et de ne plus perdre d’énergie dans les conflits quotidien et autres rapports de force.
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Bonjour,
j’aime beaucoup ces petites astuces. Rien que le fait de se mettre à la place des enfants et d’imaginer entendre ces phrases si elles nous étaient adresser je trouve ça très efficace ! Je veux dire si un adulte (un collègue, un ami) nous parlait comme ça ce serait insupportable et la question c’est effectivement : « est-ce que c’est normal du coup de parler comme ça à un enfant ? ».
Personnellement j’utilise deux principales astuces pour ne pas m’énerver (il ne faut pas oublier quand même qu’on est humain et que ça arrive de s’énerver contre nos enfants, surtout quand c’est la énième fois qu’ils font la même bêtise ! hahaha) :
1. ne pas être réactif : rien n’est grave ! et souffler un bon coup lorsque quelque chose se passe qui nous énerve
2. ne jamais dire tu : exprimer son mécontentement / désaccord sans parler à la place de l’autre. (par exemple : ne pas dire tu fais ci tu fais ça, tu es bête, tu n’as pas de tête, tu n’écoute jamais blablabla) et donc s’obliger à dire je (je suis en colère, je n’aime pas quand tu oublie trop souvent ton goûter, ça me fatigue, je je je… ) c’est un peu ce que tu dis aussi dans l’astuce de parler de ses sentiments
Personnellement ça m’aide beaucoup !
Bonjour Marie,
Merci pour ce commentaire et ces astuces. Je suis tout à fait d’accord. Ne pas réagir à chaud aide beaucoup 🙂