« Pour une enfance heureuse » de Catherine Gueguen ! Aujourd’hui je vous résume le dernier livre de mon défi 12 semaines C’est fou comme ça passe vite. Le challenge n’était pas sans peine et c’est fou de se dire que j’arrive au bout. J’ai appris tellement de choses et mis en application tellement de principes. Je suis heureux de partager ça avec vous car à la maison ça fonctionne vraiment. Même si tout n’est pas rose, il y a vraiment un sentiment de bonheur qui se dégage, j’adore !
Cette semaine, voici donc le résumé d’un livre qui parle du cerveau. Tout ce qu’on a appris en neurosciences récemment est utilisé par l’auteure pour éduquer nos enfants plus efficacement. On apprend que le cerveau est fragile et en évolution à leur âge. C’est comme une maison en cours de construction. Pour y vivre heureux, il faut la construire avec des bases saines et solides. Et un traumatisme sur les bases peut affecter la maison finale avec des fissures invisibles.
Pour en savoir plus sur le cerveau de votre enfant, vous pouvez lire « Le cerveau de votre enfant »
Dans ce livre « Pour une enfance heureuse », Catherine Gueguen nous parle notamment de :
- La relation adulte-enfant : depuis les premiers mois.
- Le cerveau de l’enfant : qui est encore immature.
- L’affectivité et la vie relationnelle chez l’enfant.
- Le cerveau et le stress chez l’enfant.
- Les neurones miroirs.
- Les molécules du bien-être (l’ocytocine)
- Le goût de vivre.
- La violence éducative ordinaire (VEO).
- Le fait d’être parent.
Un programme chargé. Les nouvelles connaissances en neurosciences vont nous guider dans une éducation plus efficace. L’auteure reste très accessible et surtout aborde un thème que je trouve primordial : la violence éducative ordinaire (VEO). On approfondira dans le résumé ce principe qui pourrit nos relations avec nos enfants.
Sans plus attendre, le résumé rien que pour vous
Sommaire
Pour une enfance heureuse
Dans ce livre, Catherine Gueguen (auteure du livre et médecin pédiatre) nous parlera du cerveau de l’enfant pour mieux le comprendre. Malgré nos avancées dans les neurosciences, une majorité d’entre nous garde des fausses idées sur le cerveau de l’enfant :
- Il se développerait de manière homogène et linéaire.
- Il serait capable de comprendre comme un adulte dès les premières années.
- Un refus de coopérer est le signe d’un caprice.
Tout ceci est bien sûr erroné. C’est à nous de développer de nouvelles capacités pour apprendre de nouvelles valeurs aux nouvelles générations :
- La patience et la capacité d’accueil des sentiments de l’enfant.
- L’intelligence émotionnelle pour mieux comprendre leurs réactions.
- La bienveillance et l’empathie pour être plus « présent ».
Tout ceci n’est pas forcément naturel et demande des efforts et de la patience. En changeant notre comportement, on peut changer le développement de nos enfants.
« Si on fait ce que l’on a toujours fait, on obtient ce que l’on a toujours obtenu » – Paul Wastlawik
Ce livre s’adresse donc aux parents qui essayent de bien faire et qui veulent mieux comprendre leur enfant. En réalisant que les comportements de nos enfants sont dûs à l’immaturité de leur cerveau, les parents comprennent qu' »ils ne font pas exprès« . Il est ainsi plus simple d’être plus compréhensif.
1. La relation adulte-enfant
Les difficultés de la relation adulte-enfant
La vie de parent est semée d’embûches. Voici une liste des difficultés que peuvent rencontrer des parents dans leurs relations avec leurs enfants :
- La relation adulte-enfant, souvent idéalisée peut devenir difficile dès le premier mois. Lorsque votre enfant pleure ou crie sans cesse sans que vous sachiez quoi faire après exemple.
- Les parents passent difficilement assez de temps avec leurs enfants car ils jonglent avec le travail. Comment bien comprendre son enfant quand on passe moins d’une heure avec lui par jour?
- La majorité d’entre nous ne connaît pas bien les étapes de développement émotionnel de nos enfants.
- Les parents ont besoin de leurs moments à eux. Être plus serein permet de consacrer du temps de qualité à nos enfants ensuite.
- L’éducation reçue par le parent joue également un rôle important. Nous reproduisons souvent le même schéma, en pensant que finalement on s’en est bien sorti.
L’homme est fait pour vivre en relation avec les autres. La relation idéale est une relation où l’on se sent compris et reconnu.
Il en va de même pour nos enfants qui ont besoin :
- d’empathie : le fait que l’on comprenne leurs émotions.
- de sympathie : le fait que l’on souhaite apporter du bien-être.
Le plus difficile est de se dire que l’échange empathique s’apprend. C’est de cette manière que Marshall Rosenberg a fondé la Communication Non Violente (CNV).
Exemple : si votre enfant vous dit « J’en ai marre, tu ne m’écoutes jamais », au lieu de répondre « Tu es pénible, tu te plains toujours alors que je n’arrête pas de t’écouter », essayez « Je vois que tu es en colère et tu aimerais que je t’écoute. Je te propose de prendre le temps d’en parler après le dîner, ça te convient? »
Voici quelques illusions communes qui nous empêchent de vivre des relations harmonieuses :
- Parfois on imagine connaître l’autre alors qu’on reste seulement à la surface des choses.
- Parfois on imagine que notre interlocuteur devine nos pensées et on ne parle pas réellement de ce que l’on ressent, on se sent frustré de ne pas être compris.
Les relations humaines vues du côté de l’enfant
Dès son plus jeune âge, l’enfant ressent des sentiments tels que l’embarras, la jalousie et l’empathie.
À partir de 2 ans il est capable de ressentir :
- Culpabilité
- Honte
- Orgueil
- Fierté
En l’interrogeant sur ses sentiments et en l’aidant à les nommer, on permet à nos enfants de s’exprimer plus facilement et à identifier ce qu’il se passe en eux. Résultat, en grandissant, vous serez capable de comprendre plus facilement ce qu’il se passe en lui.
Que se passe-t-il quand un enfant n’est pas écouté? Soit il se soumet et une part de lui s’éteint, soit il se rebelle et fait des colères. Dans ces cas-là les parents ont tendance à penser qu’il y a un problème chez leurs enfants. C’est plus facile que de remettre en cause nos relations adultes/enfants. Bien souvent, un changement de comportement chez l’adulte, en écoutant et respectant plus, permet aux enfants de se calmer.
La particularité de l’enfant réside dans le fait que son cerveau est en pleine construction. Il est extrêmement malléable, et peut évoluer facilement en bien ou en mal selon son environnement et ses expériences.
La relation humaine vue du côté des parents
Vu que nos enfants sont plus petits et plus influençables, il est facile de tomber dans une relation de force où l’adulte domine l’enfant.
Pour nous aider, il est possible de penser à sa propre enfance, même si ça peut être inconfortable :
- Comment étaient nos parents? Laxistes? Autoritaires ?
- Comment l’avons-nous ressenti?
- Qu’aurions-nous aimé?
Pour favoriser la bonne croissance du cerveau de nos enfants, il est donc important de privilégier des relations qui sont :
- Respectueuses.
- Aimantes.
- Empathiques.
Bien sûr, on a tous le droit à l’erreur et l’enfant peut le comprendre.
L’enfant prend avant tout les adultes comme modèles. Ne soyons pas surpris s’il ne se comporte pas bien si nous-mêmes nous sommes tyranniques, colériques, etc.
Pourquoi un tel rapport de domination ? Il est paradoxal de voir que la majorité des parents en France utilisent des rapports de force tels que :
- le chantage
- les menaces
- les humiliations
- les paroles blessantes
- les tapes
- les gifles
Alors qu’eux-mêmes n’accepteraient jamais ce type de comportement de la part de leur mari, femme, amis ou collègues. Ce comportement est souvent justifié par le fait qu’eux-mêmes ont subi la même chose enfant et que cela les a guidés sur le bon chemin selon eux.
Si vous souhaitez changer, ne restez pas seul. En tant que parents, on ne sait parfois pas comment faire autrement. Il est bénéfique de savoir s’orienter vers des associations ou autres pour vous aider à trouver une nouvelle manière d’éduquer (sans rapports de force).
La relation idéale est une relation où l’on se sent compris et reconnu.
2. Le cerveau de l’enfant, un cerveau encore immature
De manière schématique, on peut diviser le cerveau en trois parties :
- Le cerveau reptilien : c’est la partie la plus ancienne, elle est apparue en même temps que les poissons et amphibiens. Le cerveau reptilien gère les fonctions vitales telles que la respiration, la pression artérielle, le sommeil, etc.). Il est à l’origine des comportements instinctifs qui préviennent des dangers.
- Le cerveau émotionnel ou « système limbique » : il permet de gérer les émotions.
- Le cerveau supérieur ou « néocortex » : il est impliqué dans les fonctions les plus évoluées comme la conscience, le langage, l’imagination, l’empathie, etc.
Dans le livre « Pour une enfance heureuse », l’auteure décrit le rôle des neurones, synapses, etc. Le livre fournit d’ailleurs plusieurs schémas de cerveau et de neurones plutôt détaillés. En décrivant leur évolution, on peut retenir 2 choses importantes :
- Tant que le cerveau n’est pas mature, la gestion des émotions reste difficile.
- Le développement du cerveau de l’enfant est directement lié aux expériences vécues par l’enfant.
Ainsi, quand l’enfant ne gère pas correctement ses émotions, ce n’est pas parce qu’il ne veut pas ou ne sait pas, mais parce qu’il ne peut pas.
Tant que le cerveau n’est pas mature, la gestion des émotions reste difficile.
3. Cerveau, affectivité et vie relationnelle chez l’enfant
Émotions et sentiments
L’auteure du livre “Pour une enfance heureuse” nous propose de distinguer émotions et sentiments :
- émotions : ce sont des réactions automatiques et brèves telles que la peur, la colère, le dégoût, la surprise et la joie.
- sentiments : ce sont des ressentis plus élaborés et qui durent dans le temps telles que l’affection, la compassion, la confiance et la déception.
En tant qu’adultes, on peut facilement relativiser ou prendre de la hauteur par rapport à nos émotions. L’enfant, en revanche prend de plein fouet les émotions qui jaillissent. C’est le fait d’être submergé par elles qui peut mener à des colères.
Très souvent, un parent pense qu’un enfant de 3-4 ans par exemple est capable de gérer ses émotions. Ainsi ils perdent patience quand l’enfant est déraisonnable. Ils pensent qu’il le fait exprès.
En gérant correctement ces conflits, les parents montrent l’exemple au cerveau de l’enfant qui enregistre et évolue. En gros, pour aider un enfant à gérer ses émotions et à faire évoluer son cerveau reptilien, un parent peut se montrer :
rassurant | sécurisant | câlin |
doux | chaleureux | apaisant |
compréhensif | calme | empathique |
L’enfant, (contrairement à l’adulte) prend de plein fouet les émotions qui jaillissent.
La théorie de l’attachement
« Pour une enfance heureuse » : l’auteure parle de la théorie de l’attachement. Lorsqu’il naît, un enfant a des besoins. Il s’attachera à la personne qui pourra les combler. De là, on remarque plusieurs types d’attachement :
- Un attachement anxieux-évitant : l’enfant n’est pas affecté par le départ et le retour des parents. Ses demandes sont accueillies de manière agressive : il comprend que s’il montre de la détresse, alors il y aura des conséquences négatives.
- Un attachement sécurisé : l’enfant proteste au départ des parents et montre un soulagement à leur retour. Les parents répondent de manière constante et appropriée. Ils sont disponibles, aimants et cohérents : l’enfant comprend qu’en exprimant ses besoins, on s’occupera de lui.
- Un attachement anxieux-ambivalent : l’enfant est anxieux à la séparation avec ses parents. Il est résistant ou dans le rejet au retour. Les réactions parentales sont imprévisibles. Il ne sait pas comment ses besoins seront accueillis.
- Un attachement insécurisant : l’enfant est désorienté, il se fige au retour des parents, montrant de la crainte. Les parents sont désorganisés et maltraitent l’enfant.
Ces comportements montrent l’importance d’une relation d’attachement sécurisante et le besoin d’affection pour un développement optimal.
Pourquoi les tout-petits pleurent
L’auteure nous rappelle que les pleurs des tout-petits peuvent signifier un grand nombre de choses et pas seulement « j’ai faim ». Voici quelques exemples :
Des émotions | Fatigue, énervement, inquiétude, peur, colère. |
Des besoins | Affection, relation, joie, calme, confort, sécurité, câlin, changement de position. |
Des besoins physiologiques | Faim, soif, chaud, froid. |
Ainsi il est normal pour un enfant de pleurer, c’est sa seule manière de s’exprimer. Si un enfant est trop sage, c’est plutôt là qu’il faut s’inquiéter. Cela signifie souvent qu’il n’a plus de lien avec ses parents, il ne pleure plus car sait qu’on ne viendra pas l’aider.
Il faut résister à l’entourage qui conseille souvent par habitude ou par ignorance.
Exemples de mauvais conseils :
- « Laisse-le pleurer sinon il va te commander »
- « Il va prendre des mauvaises habitudes en restant dans tes bras, arrête ! »
- « Ton enfant a 3 mois, laisse-le pleurer, il faut qu’il apprenne à laisser ses parents tranquilles »
La mémoire implicite et explicite.
La mémoire fonctionne selon plusieurs systèmes d’après les études en neurosciences.
La mémoire implicite, mature dès les premiers mois de l’enfant, est gérée principalement par l’amygdale (zone du cerveau reptilien). Les angoisses ou stress subis par un enfant sont donc stockés de manière implicite et agissent sur son comportement, même une fois adulte, sans que l’on ne s’en rende compte. Ces souvenirs implicites vont créer des réactions instinctives de peurs et d’angoisses inexpliquées car la mémoire long terme n’a pas pu enregistrer ces souvenirs.
L’auteure entre plus en détail sur les différentes parties du cerveau qui gèrent la mémoire et leurs interactions. Leur compréhension permet surtout de prendre conscience des mécanismes du cerveau pour être plus réceptif aux besoins de nos enfants.
Si un enfant est trop sage, c’est plutôt là qu’il faut s’inquiéter.
4. Cerveau et stress chez l’enfant
« Pour une enfance heureuse » parle ensuite du stress chez l’enfant et des mécanismes associés dans son cerveau.
Les effets du stress
Le stress entraîne la sécrétion d’adrénaline, de noradrénaline et de cortisol. Or, en trop grande quantité, leurs effets sur l’organisme sont néfastes et peuvent entraîner entre autres :
- Perte de confiance en soi totale.
- Perception constante d’un monde menaçant.
- Développement de maladies chroniques ou auto-immunes.
À l’inverse, un environnement de relations agréables favorisera la sécrétion d’ocytocine. C’est une hormone antidote et un excellent anxiolytique.
Les stress majeurs
Lors de leurs premières années de vie, les stress majeurs sont :
- la maltraitance physique ou morale.
- la maltraitance affective ou sexuelle.
- la négligence et l’abandon.
Ces stress modifient de manière sévère le cortex préfrontal et engendrent un trouble de la régulation des émotions et de l’attention.
La banalité du stress quotidien
On ne s’en rend pas forcément compte mais les journées sont parfois ponctuées de stress pour chacun :
- L’enfant et les parents n’ont pas la même notion du temps. Dès le matin, c’est la course et on presse parfois nos petits.
- Au repas, il ne mange pas comme on le souhaiterait, il n’aime pas ce qu’on lui sert, il mange avec les doigts. Les parents, agacés, s’empressent de s’énerver.
- Puis vient l’heure du lit, il ne veut pas se coucher. Une bataille commence.
Tous ces stress quotidiens, banals, s’accumulent et affectent les cerveaux de nos enfants.
Catherine Gueguen nous donne les résultats de plusieurs études en neurosciences pour appuyer ses propos et notamment le fait que l’éducation par la peur est nocive.
Si un enfant est trop sage, c’est plutôt là qu’il faut s’inquiéter.
5. Neurones fuseaux et neurones miroirs chez l’enfant
Le livre « Pour une enfance heureuse » aborde à présent la découverte récente de 2 types de neurones : les neurones fuseaux et les neurones miroirs. Ils sont particulièrement intéressants car ils influent sur nos relations aux autres, sur les émotions, l’empathie, la conscience et l’apprentissage.
Les neurones fuseaux
Les neurones fuseaux s’activent lors de fortes émotions et permettent également :
- Une meilleure empathie.
- Une meilleure conscience de soi.
- Une meilleure concentration.
- Un meilleur self-control.
Or, ces neurones, leurs emplacements et leur richesse dépendent directement de nos expériences de jeunesse.
Les neurones miroirs
Les neurosciences ont découvert les neurones miroirs dans les années 90. Ces neurones s’activent lorsque l’on voit un geste ou une image. Ils reproduisent les gestes ou intentions au niveau cérébral. Ils permettent donc :
- d’observer ou d’exécuter une action.
- de comprendre et de reconnaître une intention sous-entendue par l’action.
En d’autres termes, observer une action c’est déjà la reproduire dans notre esprit. Ainsi on comprend mieux pourquoi les enfants reproduisent les comportements des adultes, même de manière involontaire.
Exemple : si je rentre et que je suis de mauvaise humeur, il y a de fortes chances que mon enfant soit grincheux aussi.
Les neurones miroirs nous permettent de ressentir l’autre.
Résultats? Si un enfant est frappé, il apprend la violence. Au contraire, s’il est câliné, il apprendra la tendresse.
Puisque l’enfant nous imite, essayons de lui transmettre nos valeurs en étant des modèles pour eux.
Observer une action c’est déjà la reproduire dans notre esprit.
6. Les molécules du bien-être et de la vie relationnelle
Les neurosciences nous apprennent beaucoup et dans ce chapitre, Catherine Gueguen nous parle de plusieurs molécules : l’ocytocine, les endorphines et la sérotonine.
Que nous apporte chacune d’entre elles?
L’ocytocine | Aussi appelée hormone de l’amour. Elle procure du bien-être et aide à percevoir les émotions. Elle diminue également le stress. Cette hormone est sécrétée lorsque l’on se sent bien avec quelqu’un. L’ocytocine est sécrétée par des liens et contacts agréables : mots doux, tétées, contacts tendres, caresses, baisers, orgasmes ou simples contacts avec l’eau chaude. Cette hormone favorise l’empathie et rapproche les gens. |
les endorphines | Ces substances permettent de soulager la douleur, de diminuer l’anxiété et donnent du bien-être. Elles diminuent les sensations de stress et de peur et permettent d’être moins à l’affût. Ces substances sont sécrétées lors de contact avec des personnes agréables. Elles contribuent à la paix intérieure. |
La sérotonine | C’est un neurotransmetteur qui stabilise l’humeur et l’agressivité. Elle agit sur le sommeil, les comportements alimentaires et sexuels. Un trop faible niveau de sérotonine entraîne souvent un comportement impulsif. Cette molécule est sécrétée lorsque l’on passe des moments privilégiés avec des proches. |
Ainsi, ces molécules sont primordiales au bon fonctionnement de chaque enfant mais aussi des adultes. Chez l’enfant, un défaut d’ocytocines, d’endorphines ou de sérotonines peut avoir des effets long terme graves. D’où la nécessité d’entretenir des relations paisibles et harmonieuses avec nos enfants, dès leur plus jeune âge.
L’ocytocine est sécrétée par des liens et contacts agréables.
7. Le goût de vivre
Chaque enfant déborde de vie et d’envies. À nous d’entretenir leurs découvertes, explorations et autres plaisirs de vivre et de grandir. Mais devant tant d’enthousiasme, nous sommes parfois réticents, nous les freinons : « Attention n’y va pas, c’est dangereux » ou « Arrête, tu vas tomber ».
À l’inverse, en l’encourageant « Vas-y en faisant attention », l’enfant continuera de vouloir aller plus loin et d’explorer. La dopamine sécrétée lors des moments de complicité, permet de nourrir ce système où l’enfant est curieux, créatif et motivé.
À l’inverse, si l’enfant ne se sent pas soutenu, il s’éteint. Sans le faire exprès, nous freinons parfois nos enfants de manière quotidienne :
- « Parle moins fort » à un enfant qui invente des histoires.
- « Arrête de courir dans tous les sens » à un enfant qui joue.
- « Tu poses trop de questions » à un enfant curieux.
- Un adulte qui propose trop d’activités à enfant qui n’a plus le temps de s' »ennuyer ».
- Un adulte qui ne s’intéresse pas aux activités de son enfant.
L’importance du jeu
Le jeu favorise le développement de l’enfant. Voici quelques remarques tirées du livre « Pour une enfance heureuse » :
- Jouer et se taquiner favorise le développement neuronal.
- Chahuter et se rouler par terre diminuer l’anxiété.
- L’enfant a besoin de jouer tous les jours.
- Même les plus petits peuvent jouer : faites-lui des papouilles, faites le rire, etc.
- Se dépenser physiquement libère des pulsions motrices.
- L’adulte peut guider l’enfant en lui montrant ces passions.
En l’encourageant, l’enfant continuera de vouloir aller plus loin et d’explorer.
8. La violence éducative ordinaire (ou VEO)
Catherine Gueguen aborde ici un sujet sensible et crucial. Il fut une époque où les violences à l’école, au travail, à l’armée et en prison étaient la norme. La situation a évolué et ces violences physiques et psychologiques sont devenues inacceptables. Malheureusement elles sont encore pratiquées et tolérées à l’encontre des enfants. Aujourd’hui, bien que les grosses violences soient décriées et interdites sur les enfants, les petites violences quotidiennes ou VEO sont acceptées, trop souvent présentes et même parfois conseillées.
Les différentes formes de VEO (Violence Éducative Ordinaire)
Sous prétexte que ces parents souhaitent leur « apprendre », ils font subir à leur enfants toutes sortes de violences :
Des violences physiques | gifles, fessées, tirer ses oreilles, tirer ses cheveux, etc. |
Des violences morales | des mots vexants, humiliants, dégradants, des cris, des injures, des menaces, etc.. |
Exemples de VEO :
- « Tu es débile »
- « Tais-toi »
- « Bon à rien »
- « Qu’est-ce que tu es maladroit »
- « Je ne veux plus m’occuper de toi »
- « Je ne suis plus ton père »
Ces VEO laissent parfois des traces indélébiles chez le futur adulte. Les VEO poussent les enfants à craindre leurs parents, pas à les respecter.
Au contraire, l’éducation par la crainte est contre-productive. L’enfant craint la violence de ses parents et également de perdre leur affection. C’est ainsi que les relations se dégradent et que le lien se perd.
Quelles sont les conséquences de la VEO ?
Les conséquences de la VEO sont réelles mais souvent ignorées. D’où ces « habitudes éducatives » néfastes.
Plusieurs études ont prouvé les effets des fessées et gifles sur l’enfant ainsi que la maltraitance verbale.
Les effets néfastes de la VEO sont (entre autres) :
- Troubles anxieux,
- Troubles dissociatifs,
- Dépressions,
- Agressivité,
- Narcissisme,
- Comportement compulsif,
- Paranoïa.
Un enfant éduqué par la peur ou la soumission sera plus fragile : insécurité, angoisses, doutes de lui, perte d’estime de soi.
La VEO est également à la source de confusion entre le sentiment d’amour et de haine. Comment se sentir quand la personne qui est censée nous aimer et nous protéger nous frappe ou nous humilie? L’adulte qui a subi des rapports de soumission plus jeune est plus susceptible de penser qu’amour et haine sont indissociables. En en faisant une vérité universelle, il reproduit ce schéma et c’est tout une éducation négative qui se transmet de génération en génération.
Pourquoi la VEO est-elle acceptée?
“Pour une enfance heureuse”, Le docteur Catherine Gueguen nous donne plusieurs réponses :
- L’enfant dénie ce qu’il vit : le plus souvent, les enfants ne se révoltent pas contre leurs parents mais ils font preuve de violence envers leurs frères et sœurs, leurs camarades et plus tard vers leur conjoint(e) et leurs propres enfants.
- La position dominante de l’adulte : Il utilise la violence que lui-même interdit à ses enfants sous prétexte que c’est pour leur bien. Le message enregistré est « Je peux agresser mon interlocuteur (physiquement et moralement) si c’est pour son bien ».
- Une fois adulte, pourquoi changer de mode d’éducation ? L’adulte qui estime s’en être bien sorti attribue du mérite à l’éducation de ses parents et reproduit un schéma qui se transmet alors de génération en génération.
- Les parents ont peur d’avoir des « enfants roi » ou « enfants tyrans » : ils justifient alors leurs actes par leurs craintes.
- L’enfant petit dérange : « Il n’arrête pas de faire des bêtises. Il me fatigue. Il court dans tous les sens… »
Les VEO poussent les enfants à craindre leurs parents, pas à les respecter.
9. Être parent
Chaque parent et chaque situation sont différentes et l’auteure Catherine Gueguen ne prétend pas apporter une recette magique. Chacun essaye de faire de son mieux. Voici un extrait de « Pour une enfance heureuse » que j’apprécie :
« La manière d’être avec les enfants dépend en grande partie de notre histoire personnelle, dans la famille dans laquelle nous avons grandi, puis de nos diverses rencontres qui façonnent qui nous sommes. »
Il est naturel d’aimer quand on a vécu dans une famille heureuse et aimante. À l’inverse, il est facile d’être perdu si nous n’avons pas eu d’entourage affectueux.
Un enfant ne s’élève pas seul
Il ne faut pas culpabiliser sur le fait d’accepter l’aide en dehors de la cellule familiale. Vous pouvez :
- Confier la garde de l’enfant un soir ou 2 à une personne de confiance.
- Parler à des proches de vos relations conflictuelles.
- Demander des conseils pour renouer avec vos enfants.
- Enfin, des associations et médecins spécialisés sont également disponibles.
L’amour inconditionnel
Pour s’épanouir, un enfant a besoin d’un amour inconditionnel. Cet amour construit sa sécurité intérieure. Comme dit Catherine Gueguen : « Pour s’épanouir, l’enfant a besoin d’un amour inconditionnel qui le comprend et l’accepte entièrement, avec ses lumières et ses ombres« .
Parfois on pense « aimer » nos enfants en les félicitant quand ils sont « sages » mais cela ne fait que les perturber. L’enfant ne se sent plus aimé pour lui-même mais pour ce qui satisfait ses parents.
La confiance
La confiance est un élément important. En lui disant « Je te fais confiance », l’enfant sait qu’il est quelqu’un de bien et qu’il est capable. À l’inverse, des phrases du type « Mais qu’est-ce que tu vas encore inventer comme bêtises aujourd’hui ? » sont blessantes et détruisent l’image qu’il a de lui-même. La confiance mène à la liberté et à l’autonomie.
La connaissance de soi
Aider son enfant à mieux se connaître, à définir ce qu’il aime et n’aime pas développe son identité et sa confiance en lui. Il suffit de mettre des mots dessus pour l’aider à se définir.
Exemple : « Je vois que tu aimes jouer à ceci… Je vois que tu n’aimes pas cela… n’est-ce pas? »
Avoir le soutien de ceux qu’il aime l’aidera à s’affirmer, même si cela prend parfois du temps.
La parentalité positive
Enfin « Pour une enfance heureuse », on peut aborder la parentalité positive. Catherine Gueguen nous en rappelle la définition et le fonctionnement. La parentalité positive définit un comportement familial qui respecte les droits de l’enfant. La parentalité positive prend en compte les besoins de l’enfant et les ressources des parents.
NB : la parentalité positive N’EST PAS une parentalité permissive !
Le conseil de l’Europe définit la parentalité positive selon plusieurs principes :
- une éducation affective : il s’agit de répondre aux besoins d’amour, d’affection et de sécurité.
- des structures et des orientations : en donnant un sentiment de sécurité grâce à des règles de vie et des limites voulues.
- une reconnaissance : en les écoutant et en les appréciant en tant que personnes à part entière.
- un développement de l’autonomie : en leur permettant d’affirmer leur sentiment de capacité.
- une éducation non violente : pas de châtiments corporels ou psychologiques humiliants.
En résumé, les enfants réussissent et sont plus heureux quand les parents :
- sont affectueux et encourageant.
- passent des moments privilégiés avec eux.
- cherchent à comprendre leur comportement et leurs expériences.
- leur expliquent les règles à suivre.
- les complimentent lorsqu’ils se comportent bien.
Il est naturel d’aimer quand on a vécu dans une famille heureuse et aimante.
Ce qu’il faut retenir : pour une enfance heureuse
Finalement, on retiendra surtout que l’enfant et son cerveau sont en évolution permanente. Ils sont en cours de construction et sont fragiles. Du stress généré par des violences physiques ou psychologiques laisse des traces même à l’âge adulte. La VEO n’aide pas et aujourd’hui on sait qu’on peut faire les choses différemment.
Mon avis (avantages et inconvénients)
Après avoir lu une dizaine de livres à la suite sur la parentalité et les enfants, je termine sur ce deuxième livre sur le cerveau (vous pouvez retrouver le résumé du premier ici). J’ai beaucoup apprécié le lien avec les neurosciences. On se base sur des faits scientifiques pour booster l’éducation de nos enfants et en faire des personnes heureuses. Il y a pas mal de suggestions sur les améliorations au quotidien possibles. L’impact incroyable de nos mots et actions sur le cerveau des enfants est également un moteur pour s’améliorer.
En revanche, contrairement à d’autres livres tels que celui de Faber et Mazlish, il est plus long à lire je trouve. Bien qu’il y ait des illustrations pour nous aider à mieux comprendre le cerveau, ne vous attendez pas à des passages ludiques ou interactifs.
Je terminerais en insistant encore une fois sur la partie VEO (Violence Éducative Ordinaires). C’est une notion pas forcément abordée de la même manière dans les autres livres. Ici on se rend vraiment compte que nos relations entre enfant et adultes n’ont pas évolué depuis des années et qu’on fonctionne pour la majorité selon un schéma obsolète : celui de l’éducation par la peur, par la soumission.
Bref, un livre qui fait réfléchir et qui se base sur des faits concrets. Merci aux neurosciences J’espère que ce résumé vous aura aidé à y voir plus clair sur ce qui se passe chez votre enfant et dans vos relations.
Pour lire plus de 195 avis supplémentaires sur ce livre, cliquez ici.
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Et pour en savoir plus sur la parentalité positive, vous pouvez consulter :
Super résumé d’un livre incontournable pour l’évolution de nos enfants. C’est une vision qui changera le monde profondément voila ce que je pense.
Merci encore à toi Chang, tu fais un travail remarquable.
Je vous en prie ! C’est un plaisir de partager tout ça, je pense que ça peut faciliter la vie de pas mal de parents 😀
Bonjour,
Je viens de tomber sur votre article, en faisant des recherches sur ce livre, et sur la parentalité zen et respectueuse en général…
J’ai lu pas mal d’avis sur ce livre, dont certains qui disaient que la conclusion était que si on a été stressé durant la grossesse ou si on crie sur nos enfants, leur vie est foutue!
Il se trouve que ma grossesses a été particulièrement stressante et que j’ai déjà (plus d’une fois) laissé pleurer mon enfant ou crié devant elle (elle a 18 mois aujourd’hui), est-ce que ça veut dire que sa vie est foutue et que ce n’est pas réversible? Car en effet je la sens vraiment insecure et angoissées comme bébé. Je m’inquiète énormément. Est-ce qu’on peut réparer ça pour qu’elle soit plus en sécurité et devienne une adulte en confiance?
Bonjour Narindra,
C’est vrai que le stress a des effets négatifs sur les enfants.
Une grossesse stressante ou le fait de ne pas se sentir rassuré peut les affecter.
Par contre, votre enfant n’est pas du tout « foutue ».
D’ailleurs, si vous vous intéressez à la Parentalité Positive et Bienveillante, et que vous souhaitez accompagner votre enfant plus en douceur, vous lui donnerez les capacités de se développer plus sereinement.
N’hésitez pas à lire plus d’article sur ce blog.
Prenez bien soin de votre fille.
Merci pour votre réponse.
Merci pour cet article très bien détaillé qui va me servir de fiche de lecture.
Je suis en train de lire ledit livre de Catherine Gueguen et bien que la lecture soit plutôt facile (grâce à une bonne écriture de l’auteur), il reste que les notions abordées méritent d’être relues régulièrement afin d’être intégrées.
Merci Parentalité Zen pour ce travail précieux !